Une bière en canette
La bière artisanale connaît un tel essor dans l’Hexagone que chaque nouvelle chronique nous donne l’occasion d’effectuer un voyage dans les contrées de notre douce France. Rendez-vous cette fois-ci en terre bien connue, puisqu’il s’agit du pays nantais, à Sautron plus précisément où Charles et Arthur ne brassent pas que du vent mais aussi (et surtout) d’excellentes bières artisanales. Bienvenue chez Aérofab. Décollage immédiat avec la Noroît, une double IPA, équilibrée, pleine de senteur et de fraicheur en avant-première chez Bière Art.
Alcool : 8% vol.
Houblons : Magnum, Citra, Palisade, Mosaïc, Sorachi
Malts : Pale, Munich, blé, avoine, flocons d’orge, flocons de blé
Site officiel : aerofab.fr/
Première originalité de la Norôit, et non des moindres, son conditionnement. Comme toutes les bières signées Aérofab, la belle ne s’habille pas de verre mais d’aluminium. Et oui, il s’agit de notre première chronique d’une bière conditionnée en canette. Encore une fois, la France a beaucoup de retard sur ses homologues anglo-saxons. Je me souviens de ma première virée irlandaise où j’avais été surpris de voir Guinness investir massivement dans ce type de conditionnement et inventant même un procédé permettant de faire mousser la bière comme à la pression. C’était il y a … 20 ans… Depuis le phénomène Craft a envahi le monde et la canette est devenue une référence outre-Manche et outre-Atlantique.
Aérofab, 100% canette
Saluons donc l’initiative des brasseurs du vent qui font figure de pionniers à ce sujet dans nos contrées gauloises. Bien joué, car les avantages de la canette sont très nombreux par rapport aux verres : 100% recyclable, légère, facile à rafraîchir, protège totalement de la lumière, conserve mieux les arômes… Voyons maintenant si le contenu est à la hauteur des promesses du contenant !
Bartavis
Je me saisis donc de l’objet et je dois bien dire que je souris en me disant « attention ce n’est pas un coca » tant le format est inhabituel. Le design est travaillé, les lignes de gris sont élégantes et le nom et la composition de la bière écrits à la main donnent un côté « Craft mais chic » qui n’est pas pour me déplaire.
J’ouvre donc cette Noroît et sourit de nouveau en entendant ce bruit caractéristique de l’ouverture de la capsule d’aluminium (non, Pierre-Yves, ce n’est toujours pas un coca !)
Une bière blonde aux senteurs d’agrumes
La mousse emplit le verre et de suite se libère une belle odeur houblonnée faisant monter au nez différentes notes d’agrumes que je trouve particulièrement fine. Le contenant servirait-il le contenu ? Rien n’est moins sûr car la mousse est également ample et recouvre le verre d’une belle couronne blanche à la texture fine mais onctueuse. La robe de la bière est dorée, un joli blond légèrement trouble, avec une pétillance peu prononcée. Il est temps de voir de quel côté le vent souffle en bouche.
Noroît, double IPA équilibrée
Force 7 ! Grand frais ! C’est le nom que les marins donnent à la septième force du vent. C’est bien cette grande sensation de fraîcheur qui me vient en bouche à la première gorgée. Une déferlante de saveurs due aux nombreuses variétés de houblons qui la composent. Il s’agit d’une bière très florale, puissante en bouche mais qui reste sur des arômes assez doux. Ce qui fait d’elle une double IPA « accessible » car à l’amertume très marquée mais compensée par une vraie douceur en fin de bouche. À la deuxième gorgée, les malts se font mieux sentir, le blé est bien présent, l’avoine égale-ment, ce qui donne à cette double IPA une teinte tirant vers certaines bières blanches. Un bel alliage que cette Noroît, dont la forme ne fait que révéler le fond.